Nettement plus que les 15 000 manifestants de samedi dernier : la mobilisation ne faiblit pas !
Pas question de baisser la garde, malgré la manœuvre grossière de Fillon, essayant de diviser les syndicats. Quel aveu d’ailleurs : sa « réforme » de 2003 était censée résoudre la question des retraites jusqu’en 2020. C’est ce qui faisait dire au candidat Sarkozy, face à sa rivale : « Madame, permettez-moi de vous le dire, vous faites une erreur, le financement des retraites est équilibré jusqu’en 2020 ». Et il a l’impudence de rappeler sa « loi Fillon » totalement inefficace !
Malgré aussi un éditorial de F.-R. Hutin, PDG d’Ouest-France, quotidien régional unique en Vendée, nettement anti-grève, avec des arguments assez spécieux.
Un anarchiste escaladeur a été mettre un drapeau noir dans la main de Napoléon : une attraction avant de démarrer la manif.
Les lycéens et étudiants étaient nombreux, placés, pour éviter toute provocation de casseurs (ou policière), au cœur de la manif.
Pas de déploiement de CRS à la préfecture (ils doivent être mobilisés à Deauville).
Beaucoup de détermination, mais aussi une certaine gravité dans cette 6e manifestation vendéenne (avec celle de Fontenay-le-Comte,3000 manifestants, le matin).
Pour compléter vous pouvez (re)voir une sélection d’images de manifs : http://deblog-notes.over-blog.com/album-1737709.html
Et voir celles de la manif de samedi dernier (16 octobre) http://www.lepost.fr/article/2010/10/16/2267664_16-10-la-roche-sur-yon-une-manifestation-jeune-et-familiale_1_0_1.html
En marge de la manif : échos de la table voisine
A La Roche, le rassemblement est, sauf le samedi, à 14 h. Pour éviter tout problème de stationnement, nous arrivons dès midi et demi puis déjeunons dans un resto proche de la place Napoléon.
Trois hommes, rejoint par une femme qui déjeunait solitaire, sont à la table voisine. La dame parle de la dernière manif : un pétard lancé s’est coincé sous le portail de la préfecture et a mis le feu à un revêtement de caoutchouc qui protège des intempéries les capteurs qui bloquent la fermeture automatisée si une main, par exemple, traîne entre les deux battants. La conversation dévie sur les violences, les armes innombrables dans les banlieues… mais même la côte vendéenne est atteinte par le trafic de cocaïne… le rétro-littoral a vu arriver des rmistes…
Comme c’est pas beau d’écouter – mais nos voisins ont le verbe haut, la dame autant que les trois Messieurs, dont deux sont très BCBG, le 3e plus décontracte en chemise et sans cravate – nous échangeons entre nous.
Mais le mot Guyane sonne à mon oreille. Le costume-cravate proche de moi a été en poste ou en mission dans ce département ultra-marin. Délinquance toujours, mais là ce sont les brésiliens et non les roms (la Guyane est séparée de ses deux voisins, Brésil et Surinam, par deux fleuves, Oyopock et Maroni, aisément franchissables en pirogues). Ce qu’il a dit des créoles m’a semblé peu flatteur. En revanche les H’mongs (deux villages reproduisant ceux des hauts plateaux du Laos ou du Nord Vietnam ont été implantés en 1977) sont vantés qui fournissent les étals du marché de Cayenne, par exemple, en fruits et légumes variés.
Le dame rebondit sur le bagne, démontrant une forte culture historique sur ce sujet. Puis la conversation part sur des personnages vendéens et le ton devient plus feutré. Mais les H’mongs ont sans doute fait un chemin souterrain dans les neurones, car notre attention se réveille quand, à propos des émigrés, l’on parle des chinois : des travailleurs eux, pas comme les arabes…
Propos de comptoirs, un peu insolites cependant, non pas dans la bouche du petit commerçant « gaulois » vidant son xième p’tit blanc sur le zinc, mais dans celles de personnes au « niveau de langage soutenu ». D’autant que, au détour d’une phrase, la dame déclare : « Quand j’ai passé le concours de la magistrature… ».