Tel l’Anglais à peine débarqué à Calais tombant sur une femme rousse et en déduisant que toutes les françaises sont rousses, je risque, d’un message reçu sur fessebouc et d’un échange franc, comme disent les diplomates, avec un jeune connard, pardon chauffard, de tirer des généralités. Je risque aussi de me voir taxer de « mépris de classe » dans mes échanges acerbes avec ces tristes sires. Mais, un Engels ou un Marx contemporain ne pourraient-ils pas afficher leur mépris pour ce lumpenpetitproprio (ma bagnole, mon pavillon) que le mouvement des gilets jaunes a illustré.
SCENE DE LA VIE QUOTIDIENNE
Photo donc d’une dame obligée de passer sur la chaussée pour contourner une voiture qui bloque entièrement le trottoir. Publiée sur une page fessebouc « Luçon d’hier et aujourd’hui ». Les commentaires sont en fait des anecdotes allant dans le même sens.
Sauf un :
Oui c'est une évidence la première chose à penser a mon sens c'est déjà la ville doit faire sont travail en matière de stationnement
Il supprime des places de stationnement rien et fait pour pouvoir ce garer devant chez soit
Ils vivement de refaire les trottoirs et il supprime des places rien a comprendre
Alors pour ma part pas le choix qu'on vient pas me dire quelques choses
Arrêté de vous plaindre des autres (copié/collé)
Pour autant qu’on puisse comprendre – mais de l’échange qui a suivi ça semble bien cela – le trottoir étant en mauvais état, il stationnait devant chez lui(t?) comme s’il n’existait pas, mais maintenant qu’il est refait c’est plus voyant. Et ce qui ressort, c’est donc le droit inaliénable, imputrescible et inoxydable de « pouvoir ce garer devant chez soit » !
DRÔLE DE RENCONTRE EN ZONE 20
Autre scène de la vie quotidienne dans notre bonne @villedelucon : rue Clemenceau, toute en Zone 20 avec un panneau pédagogique à l’entrée, un peu avant la rue St Mathurin, tentative de traversée de la chaussée. Engagé, une voiture arrive, son conducteur ne peut pas ne pas me voir, il me passe quand même au raz des pieds.
Traité de "connard", il fait le tour complet pour revenir se garer sur une place livraison de la rue St-Mathurin et arrive, sur mes talons du coup, au tabac-journaux où il ose m'interpeller. La montée d'adrénaline causée par l'incident n'étant pas tombée, il a eu droit à un chapelet d'insultes bien senties (on n’est pas petit-fils de charretier pour rien).
Mais pour se défendre, le jeune chauffard arguait que je n'étais pas dans un passage piéton. J'ai tenté en vain de lui expliquer que ZONE 20=priorité piéton et même l'attendre à la sortie en lui montrant la pancarte... j'ai juste eu droit à un "la prochaine fois je t'écraserai" !
Symptomatique ? J’ai tendance à le penser. Même si – Poujade, Nicoud, Chasse pêche nature et tradition, etc. – on peut trouver des antécédents à ce mouvement, ça ne concernait qu’une petite bourgeoisie boutiquière. Là le « Moi, Ma gueule, Ma bagnole », la beaufitude triomphante, se diffuse et pollue le « vivre ensemble ».
Pour illustrer quelques photos glanées dans une petite partie de la ville :
Là, il ne s'agit pas d'un quasi illettré - au moins on peut l'espérer puisque la voiture affiche "infirmière" - véhicule donc stationné à l'angle de deux trottoirs, devant un portail (fut-il celui de la conductrice) et pendant des jours d'affilée.
En principe des "arrêts minute" doivent être matérialisés sur la chaussée, mi-septembre, devant ce tabac-journaux où je me suis alpagué avec le jeune chauffard.
En allant à la pharmacie
Quand le trottoir s'élargit....
Là le trottoir est large et, bien qu'aucune signalisation ne l'autorise, on peut comprendre que des voitures y stationnent. Mais l'une arrive à bloquer tout le passage en se mettant le long d'une plate-bande et d'autres stationnent, les unes parallèlement et le long des maisons et d'autre perpendiculairement, les unes le nez collé aux maisons, les autres le cul près de la bordure, rendant donc la circulation du piéton impossible.
Situation paradoxale, là où la rue est la plus large les voitures grimpent sur le trottoir, là où c'est plus étroit, elles stationnent sur la rue. De toutes façons, vu l'état lamentable du trottoir, le piéton est obligé de marcher sur la chaussée.
Rappels (code de la route)
Article R417-10
II.-Est considéré comme gênant la circulation publique l'arrêt ou le stationnement d'un véhicule :
1° Sur les trottoirs lorsqu'il s'agit d'une motocyclette, d'un tricycle à moteur ou d'un cyclomoteur ;
Article R417-11
-Est considéré comme très gênant pour la circulation publique l'arrêt ou le stationnement :
8° D'un véhicule motorisé à l'exception des engins de déplacement personnel motorisés et des cycles à pédalage assisté :
- Sur les trottoirs, à l'exception des motocyclettes, tricycles à moteur et cyclomoteurs ;
NB La distinction entre « gênant » et « très gênant » se traduit dans le montant des contraventions (135€ dans le 2e cas)
Article R417-11
Est considéré comme abusif le stationnement ininterrompu d'un véhicule en un même point de la voie publique ou de ses dépendances, pendant une durée excédant sept jours…
Article L2213-2
Le maire peut, par arrêté motivé, eu égard aux nécessités de la circulation et de la protection de l'environnement :
2° Réglementer l'arrêt et le stationnement des véhicules ou de certaines catégories d'entre eux, ainsi que la desserte des immeubles riverains ;
Ce pouvoir du maire ayant entraîné recours à Olonne-sur-mer, le Conseil d'État a livré sa décision le 8 juillet 2020. La plus haute juridiction administrative a rappelé que le maire peut prendre des mesures nécessaires pour concilier les problèmes liés au stationnement et les droits de tous les usagers de la voie publique. Autrement dit, dans l'exercice de son pouvoir il peut autoriser le stationnement sur le trottoir.
Toutefois, un passage suffisant d’une largeur minimale de 1,40 mètre ou de 1,20 mètre en l’absence de mur doit être réservé pour les piétons, notamment pour les personnes à mobilité réduite. Les passants doivent aussi accéder sans aucune difficulté à leur habitation ou aux commerces. Enfin, une signalisation adéquate doit préciser les emplacements sur le trottoir sur lesquels le stationnement est autorisé.
Source : Légifrance et AU5V
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