DES DONS POUR UN ÉVÈNEMENT EXTRAORDINAIRE OUI
LA CHARITÉ DES GRANDES FORTUNES EN GUISE DE JUSTICE SOCIALE NON
Un touitteur écrit finement, s’adressant aux « généreux donateurs » style Pinault :
« Victor Hugo remercie tous les généreux donateurs prêts à sauver Notre-Dame de Paris et leur propose de faire la même chose avec Les Misérables. »
On retrouve peu ou prou, mais avec moins de talent dans l’expression, la même antienne sous des plumes politiques.
C’est de mon point de vue – mais je suis prêt à le partager – une erreur.
Autant, face à un évènement aussi imprévu que d’un poids symbolique incommensurable, on peut comprendre que - bien que l’état soit son propre assureur - une souscription publique soit lancée et se réjouir que des grandes fortunes apportent leur écot. Et sans les avantages fiscaux dont on les soupçonnait, puisque, d’une part, l’un d’eux ayant annoncé que le cas échéant il y renoncerait, obligeant ainsi les autres à faire de même, d’autre part, le 1er ministre a assuré que l’avantage en question serait plafonné.
Autant, sauf à tomber dans un système états-unien à la Bill Gates – ou alors faire un bond en arrière du temps de Victor Hugo où les misérables étaient tributaires de la seule charité – la prise en charge de la pauvreté, la réduction des inégalités ne peuvent reposer que sur des politiques sociales. Plutôt que sur la charité des nantis, ce devrait être sur la justice fiscale que l’on devrait compter.
Et aussi bien sûr sur les luttes syndicales pour des avancées salariales, notamment. Sans oublier la lutte contre les reculs sociaux que sont les contrats courts, l’auto-entreprenariat imposé, etc.
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