Paradoxe, à La Roche-sur-Yon : alors que la municipalité de gauche envisageait de confier un ex-collège de centre-ville, désaffecté, à un promoteur, le maire de droite voulait en faire un « pôle de loisirs ». Pôle qui comprendrait un cinéma qui mettrait en péril les deux structures existantes : grand public avec Cinéville et Art et essai avec Concorde.
La Roche-sur-Yon, chef-lieu de la Vendée, comptait, juste séparés par une avenue, deux collèges donnant sur la Place Napoléon et sa statue équestre ! Héritage d’une époque où filles et garçons avaient une scolarité séparée. L’ex-collège de garçons, Herriot, a été rénové de fond en comble. L’ex-collège de filles, Piobetta, a été réimplanté à l’extérieur pour mieux répondre aux besoins de la région yonnaise.
Si bien, qu’en plein hypercentre, comme disent les agences immobilières, un espace potentiel se dégage. La municipalité de gauche, dirigée par l’héritier de Jacques Auxiette, Pierre Regnault, envisageait de confier son aménagement (commerces, logements, parking) à un promoteur. Mais l’équipe de droite, elle, voulait en faire un pôle de loisirs. La vague bleue ayant chassé les flots roses, le nouveau maire de droite envisage d’inclure un cinéma dans cet îlot Piobetta !
Une ville cinéphile
La Roche est une ville cinéphile, première de sa strate ! Elle se classe dans les premières aussi pour l’équipement : un fauteuil pour 23 habitants (moyenne nationale 1 pour 58). La ville possède donc un multisalles grand public, Cinéville, et un cinéma d’Art et d’essai, Concorde. Ce Concorde organise un Festival international du film (FIF) où, cette année, les spectateurs pouvaient rencontrer Vincent LINDON , Noémie LOVSVKY ou Pietro MARCELLO. A son bilan, le Concorde affiche 75000 entrées en 2015. Mais un nouveau cinéma risque de mettre à mal tout l’édifice.
Un projet irresponsable et irrationnel
« Ce projet ne répond à aucune étude de marché préalable. Il existe plusieurs cabinets d’étude dans le secteur et aucun n’a été contacté », constate Y. Suter, PDG de la chaîne Cinéville, qui ajoute « que La Roche est en tête des villes cinéphiles et que son réservoir de fréquentation est faible, car elle est à son maximum » (Le journal du pays yonnais).
Quant au délégué général du Festival international du film (Fif) et directeur du Concorde, Paolo Moretti, il s’inquiète : "Le flou dans lequel nous travaillons met en danger le Concorde et le festival." Suprême paradoxe, le maire, Luc Bouard, préside l'EPCCCY, l'Etablissement public de coopération culturelle cinématographique yonnais, qui gère le… Concorde ! (Ouest-France).
Si bien qu’un « collectif des amis du Concorde » lance une pétition :
POUR UN CONCORDE DE 4 SALLES A PIOBETTA
Face aux incertitudes entourant le choix de l'exploitant du futur cinéma de la Place Napoléon, voulu par le Maire de la Roche-sur-Yon dans le cadre de la requalification de l'ilot Piobetta, le collectif citoyen « Les Amis du Concorde » se mobilise pour défendre la seule option susceptible de garantir l'équilibre et la diversité de l'offre cinématographique sur le territoire : le transfert de l'actuel Concorde vers un nouvel équipement de 4 salles, avec le soutien plein et entier de la collectivité. Toute autre option signerait l'arrêt de mort de l'Etablissement Public de Coopération Culturelle Cinématographique Yonnais (EPCCCY), gestionnaire du cinéma le Concorde, organisateur du Festival International du Film de la Roche sur Yon (FIF), et acteur majeur de la vie culturelle yonnaise depuis plus de 10 ans.
Tous les cinéphiles, en particulier ceux des Pays-de-la-Loire, sont invités à la signer en se rendant sur le site : http://www.la-roche-sur-yon-touche-pas-a-mon-concorde.com/dos/fr/signez-la-petition/
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