Fille adoptive des Chirac, Anh Dao Traxel préside aujourd'hui une association de bienfaisance. La Franco Vietnamienne plaide en faveur des Jeux olympiques de Pékin.
« J'ai vécu l'enfer de la guerre et des camps de prisonniers, les coups de crosses et le Napalm. Ce n'est en rien comparable avec la Chine actuelle, qui a accompli énormément de progrès en quelques années. Aujourd'hui, je croise des gens heureux, loin des préjugés qu'on nous inflige en France, et fiers d'organiser les Jeux olympiques. J'ai vécu les J.O. en avant-première, car j'étais la marraine des Foulées de la Soie, une course pédestre qui a traversé la Chine, Tibet compris, du 7 au 22 juillet. Près de 700 sportifs, venus de toute la planète, y ont participé. De mon côté, j'ai couru le dernier relais en gravissant la Grande Muraille de Chine. Les autorités m'ont exceptionnellement autorisée à déployer une banderole, sur laquelle on pouvait lire : « Pour une paix internationale, dans l'esprit olympique. »
La demande [de Robert Ménard] de libérer les journalistes emprisonnés en Chine est légitime. Faut-il pour cela avoir recours à la violence morale (sic) ? La méthode est intolérable. En utilisant le symbole des menottes pour détourner le drapeau olympique, Ménard a trahi l'amitié franco-chinoise, sali l'image des J.O. et profondément vexé le peuple chinois. Le boycott* qu'il propose ne mène nulle part. Même le Dalaï-Lama, prix Nobel de la paix, s'y est opposé. »
http://www.ouest-france.fr/Anh-Dao-Traxel-fille-de-coeur-femme-de-combats/re/actuDet/actu_3635-676155------_actu.html
Hésitation d'abord à dénoncer une telle imposture : la malheureuse, réfugiée en France en 1979 (à 21 ans) et recueillie par le Maire de Paris de l'époque, a connu les horreurs de la guerre dans son Vietnam natal, même si elle mélange un peu coups de crosses (que l'on suppose vietminh) et napalm (sans conteste états-uniens).
Mais ça ne l'autorise pas à avancer des énormités dignes de l'agence Chine nouvelle sur l'état des droits de l'homme en Chine. Les tibétains, ouïgours ou simples paysans connaissent autant de coups de crosses, sinon pire que ce qu'elle a subi au Vietnam. Et oser affirmer que le Tibet, féodal, indépendant de fait avant 1950, a connu un régime pire que celui qu'a instauré Mao est une imposture. Répression sanglante de 1958, Révolution culturelle ont coûté énormément plus de morts qu'un régime féodal dont aucun thuriféraire du totalitarisme post maoïste n'a donné un commencement de preuves de quelconques massacres. Et la situation actuelle au Tibet est aussi dramatique que du temps de la démence de Mao (Le Tibet sous la botte, Nel Obs 24/07/08).
À côté de cela la censure d'Internet pour les journalistes étrangers relève d'un arbitraire totalement ridicule : que ces journalistes aient accès ou non à Amnesty International ne changerait, hélas !, rien à la situation des journalistes écroués, internautes pourchassés (un professeur qui diffusait des images d'établissements scolaires écroulés après le dernier tremblement de terre : un an de prison**) des paysans, révoltés par les exactions, sauvagement réprimés, des ouvriers surexploités, etc.
Mais les faux-culs du Comité International Olympique ferment les yeux, au lieu d'exiger le respect des engagements pris. Et notre Ouf 1er, toute honte bue, ira se commettre à la cérémonie d'ouverture, sans en tirer aucun bénéfice, au contraire.
Quand on baisse son pantalon, on risque un grand coup de pied au cul ! (Proverbe chinois)
* A noter que R. ménard et RSF ne prônent pas le boycott des J. O. proprement dits mais de la cérémonie d'ouverture par les chefs d'états et de gouvernements, ce que feint d'ignorer la dame.
** A la veille des J.O. Pékin envoie un prof au goulag
Professeur au collège Guanghan de Deyang, dans le Sichuan, Liu Shaokun ne verra pas les J.O. Arrêté dans son école le 25 juin, il vient d'être envoyé pour un an en "camp de rééducation par le travail". Il lui est reproché de "répandre des rumeurs et détruire l'ordre social". La décision d'emprisonnement est prise par la police, sans jugement, et ne peut faire l'objet d'aucun appel. Le système concentrationnaire des camps de rééducation internerait environ 300 000 personnes.
C'est qu'effectivement Liu Shaokun a perturbé l'ordre chinois. Après le violent tremblement de terre de mai dernier, il a photographié les écoles du Sichuan, aplaties sous le choc, écrasant sous leur poids des milliers d'élèves, encadrées très souvent de bâtiments intacts. Publiées sur Internet, ses photos illustrent la mauvaise qualité de ces constructions scolaires, c'est-à-dire la corruption des officiels.
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