Bizarre autant qu'étrange, voilà un illustrateur assez prolifique, Fredillo, sur lequel j'ai été incapable de trouver grand chose, si ce n'est qu'il fut un contemporain de Paul Verlaine.
Il illustra l'un de ses poêmes "Ouverture", mais également d'autres poêmes dont la paternité n'est pas avérée, mais qui semble de la même encre :
Feuilles à l’envers, recueillies par un bourguignon sale
Comme vos sœurs des bois ombreux
Hantés de désirs amoureux :
Voltigez, feuilles indiscrètes,
Retournant vos faces secrètes
Sous les doigts des amants heureux.
Rameneuses du gland transi qui se dérobe,
Branleuses aux sollicitudes infinies!
Et les mains au bout de ces bras, que je les gobe!
La caresse et la paresse les ont bénies,
Mais quoi? Tout ça n'est rien, putains, aux prix de vos
CuIs et cons dont la vue et le gôut et l'odeur
Et le toucher font des élus de vos dévots,
Tabernacles et Saints des Saints de l'impudeur.
C'est pourquoi, mes soeurs, vers vos cuisses et vos fesses
Je veux m'abstraire tout, seules prêtresses vraies,
Beautés mûres ou non, novices ou professes,
Et ne vivre plus qu'en vos fentes et vos raies.
Paul Verlaine
Oeuvres Libres
(Fredillo, n'a repris qu'un extrait du poême de Verlaine, en inversant d'ailleurs les vers dans le 1er quatrain qu'il a retenu)
Maître Jean Visautrou, chevalier du Clystère
Auprès de la baronne Alde de Trousserré
Avec un lavement doctement préparé
Venait ce matin-là remplir son ministère.
La dame lui présente un fessier plantureux
Où doit se consommer l’humide sacrifice
Et du large croupion, ajustant l’orifice,
Visautrou, dont le bras est prompt et vigoureux,
Pousse au monstre, et d’un jet lancé d’une main sûre,
De son bouillon pointu, lui remplit la fressure.
La victime en frémit jusqu’en son fondement,
Et de son gros boyau sort un sourd grondement.
Visautrou, digne et fier, contemplait son ouvrage ,
Et d’un doigt complaisant pressait le trou mignon ;
« Noble Dame serrait la fesse avec courage »
Criait-il - « Attendes un instant ! tenez bon ! » -
Mais, coupant son discours par une pétarade,
La belle, au même instant, vous lâche une foirade
Qui lui remplit le bec d’un mélange juteux ;
Rien ne s’était perdu de toute la bordée ;
Et notre matassin, dans un état douteux,
Se disait, en lavant sa figure embrenée,
Je sens bien que l’excès en tout est un défaut :
Il faut du zèle soit ! Pourtant point trop n’en faut !
Les titillations de ta langue savante
Autour du gland qui gonfle et devient rubescent
Font mon désir plus vaste et plus concupiscent
Sous la salivation de ta bouche bavante.
Va redouble d’ardeur que rien ne t’épouvante
La sève va jaillir dans un effort puissant
Qu’en le méat, ouvert par son bout caressant,
Ta langue vibratile entre, très énervante.
Hume, suce, remonte et jusqu’au périnée
Que ton baiser léchant ma chair abandonnée
Dans un spasme final brise mon corps tendu.
Prends tout ! Et ton travail qui s’achèvera farouche
M’ayant conduit au but longuement attendu
Pour prix t’apportera … mon foutre dans ta bouche.
Eglogue
Blonde comme les blés, pure comme les lis,
Au bord d’un ruisselet dont le courant gazouille,
Se croyant seule, hélas ! la jeune Amaryllis
De sa robe de lin, lentement se dépouille.
Soudain, un cri perçant fait tressaillir les bois :
Deux pâtres ont bondi sur la belle ingénue
L’un bave des baisers sur sa poitrine nue
L’autre palpe excité ses formes de ses doigts.
En vain elle supplie et cherche à se débattre
Ses trésors sont pillés en maints endroits secrets.
Leurs lèvres et leurs doigts folâtrent indiscrets,
De son cul de satin à ses tétons d’albâtre.
Dans ce pressant péril, elle invoque les Dieux.
« Tais-toi, dit Mélibé, il faut que je t’adore. »
« Donne moi ta toison, plus fraîche que l’aurore ! »
Insiste Polémon qui bande, radieux.
D’un double trait alors, par devant, par derrière,
L’amour frappe, en vainqueur, au seuil des voluptés.
Le sang coule vermeil quand crève la barrière
Qui gênait Polémon dans ses félicités.
L’enfant se sent mourir : « Dieux, dit-elle, il me semble
Que j’étouffe… Ah ! c’est trop d’ivresse et trop d’ardeurs ! »
Trépignant à ces mots qui les couvraient d’honneur
Les deux braves fouteurs déchargèrent ensemble.
Jésus, mon bien aimé, dans un nimbe d’opale
Et d’azur, m’apparaît dans le ciel radieux ;
Il s’avance vers moi, sa face auguste et pâle
Souris à mon sourire, et ses yeux à mes yeux.
Oh bonheur ! il approche et sa bouche divine
Distille entre mes dents le miel de son baiser ;
Il écrase mes seins nus contre sa poitrine
Je sens des bras serrer mes reins à les briser.
Dieu ! son corps à mon corps qui s’enflamme se mêle
Et se fond dans ma chair où passe un flot brûlant,
Et sa lèvre amoureuse aspire à la mamelle
L’ardente volupté qu’il verse dans mon flanc.
Oh délire ! je sens ta brûlante rosée
Dans mon sein frémissant se répandre, ô seigneur !
Ô doux Jésus ! divin seigneur, je suis brisée
Et j’expire en tes bras d’amour et de bonheur.
C’est ainsi qu’au couvent rêve mainte nonnette
En se branlant d’un doigt léger dans sa couchette.
J’aime ce qui semblable à quelques fleurs mystiques
S’épanouit ainsi qu’un lotus rose et noir
Près du val de ton sexe, ô femme ! et chaque soir
Je veux en effeuiller un pli problèmatique.
Avec sa porte à deux battants, son promenoir
J’aime ton con, plus vaste et plus énigmatique,
Calice humide où pleut l’averse spermatique,
Et qui sert à mon nœud de cuve et d’entonnoir.
Evoluant de l’un à l’autre en mes caresses,
Du dôme de ton ventre aux rondeurs de tes fesses,
J’explore le versant, le gouffre et le sommet :
Et je crois, énervé de volupté subtile,
Entrevoir dans ton cul le ciel de Mahomet,
Et dans ton con le paradis de l’évangile.
Une autre version des deux paradis
D'autres poêmes sont à découvrir sur l'album Fredillo
malheureusement défiguré comme tous les albums dans la nouvelle version d'over-blog, donc à voir plus bas.
Il illustra aussi "Le roman de Violette".
Il aimait croquer des scènes de la vie quotidienne
Pour compléter, vous pouvez télécharger une petite vidéo : Fantaisies parisiennes
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NB Voir aussi la série de dessins
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Fantaisie parisiennes (mettre en ^plein écran)
Modèle chez l'artiste
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