Dans la série « on nous cache tout, on nous dit rien » ou « les dernières nouvelles d’avant-hier », je reçois ce courriel transféré par un ami.
Que du classique : « on n’en a pas entendu parler », surtout pas dans les médias, mais heureusement grâce à mon anonyme message vous saurez que chez les « fatmas » « ça commence à bouger ».
Le reste à l’avenant sur la burka (inexistante en France : les voilées intégrales portaient le hijab). Le pornophile que je suis ne démentira pas : cette jeune femme a fière allure devant les policiers.
Bizarrement l’image est répétée trois fois sur le message original (répétition coupée au montage des copies d’écran).
Or, une rapide recherche sur cette « Manif au Louvre de femmes musulmanes » nous apprend que le « ça commence à bouger » date du 8 mars 2014 : une actualité brûlante qui a plus de deux ans d’âge ! Et que les médias furent tellement silencieux, à l’époque, que l’on retrouve trace de cette manif jusque dans La Croix : Des femmes manifestent nues à Paris contre "l'oppression" dans le monde arabo-musulman ! Le Point, L’Express, Le Nouvel Obs, Le Monde, RTL, entre autres s’en sont aussi fait l’écho.
Metronews et un site belge offrent même un reportage photos.
Amina Sbouï portant le drapeau tunisien
Donc le 8 mars 2014, journée internationale des droits de la femme, devant l’entrée du Louvre, 7 femmes se sont dévêtues et ont parcouru la margelle du bassin devant la pyramide, en scandant "liberté, laïcité, égalité", et en affichant des drapeaux tunisien, iranien, français et arc-en-ciel. Sur leurs corps on pouvait donc lire des slogans ("game over" ou "liberté", et des inscriptions en arabe). « On est contre la charia, contre le sexisme, contre la lapidation, contre la burqa, contre le voile", a déclaré Amina Sbouï, ancienne militante des Femen qui a passé deux mois en détention en Tunisie. "Personne n'a de droits sur mon corps", a, quant à elle, affirmé Myriam Russel, membre des Femen (ce qui montre que la qualification de musulmanes est abusive).
Certes, cette action a eu beaucoup moins d’échos que celle justement des Femen, en février 2013 à Notre-Dame de Paris, mais le lieu et surtout la réaction indignée de la cathospère (et de politiciens opportunistes) expliquent cette immense publicité.
On trouve des traces de cet épisode dans des sites musulmanophobes. Ainsi un anonyme Gaby le date, lui, du 3 octobre 2015 et titre « MANIFESTATION DE FEMMES MUSULMANES AU LOUVRE : ELLE (sic) VEULENT ÊTRE LIBRES » ; et on retrouve, sur une photo, ce commentaire : « Elles ont plus fière allure qu’avec la burka, non ? ».
Le choix de la photo n’est pas neutre : alors que La Croix a choisi la photo d’une jeune femme brandissant un drapeau arc-en-ciel, étendard LGTB , ici on a un recadrage, en contre plongée, d’une des militantes (Amina Sbouï), comme photographiée à la sauvette entre deux hanches policières menaçantes.
Alors que si la police est intervenue ce fut assez bon enfant : à une manifestante qui clamait en anglais que c’était la journée internationale des droits de femmes, un policier a rétorqué « ce n’est pas une raison pour se balader à poil ».
Mais on saisit bien le but tartuffien de ce genre de message qui est de brouiller l’écoute ; de faire croire à une loi du silence qui s’abat sur les grands médias ; loi du silence dictée par les barbaresques au cimeterre entre les dents, entendez les affreux musulmans qui veulent nous imposer leur charia !
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