Non cette AAA ne réunit pas (que ?) des alcooliques anonymes, même si certains ont pu être en état de manque de ne pas avoir une goutte de vin gris local de tout le séjour. Il s’agit de l’Association des amis d’Azrou. Micro association réunissant, au départ, d’anciens coopérants de cette cité montagnarde du Moyen Atlas, à une époque où, dans l’enseignement secondaire marocain, tout était enseigné en Français, sauf l’Arabe ! L’AAA envoie une délégation plus ou moins fournie, chaque année, pour donner un coup de pouce dans le domaine de la jeunesse.
Cette année notre groupe, faute de retrouver son hôtel habituel qui affichait complet, s’est retrouvé dans une Auberge – le Vallon Vert – à quelques kilomètres d’Azrou, en pleine nature. Avec son club hippique, ses piscines, ses randonnées, l’auberge doit tenir du mini-club de tourisme, à vocation écologique, en été . Là nous étions les seuls clients, avec un temps de chien. Et comme disait finement notre président : « Le cheval, ce n’est pas mon dada ».
L’arboriculture domine dans cette vallée entre un plateau d’un côté et la montagne de l’autre.
Notre action la plus ancienne a concerné l’antenne locale de l’Association Marocaine d’aide aux enfants (et ados) diabétiques (AMAED). Elle consiste à ouvrir un compte dans une pharmacie pour l’achat du matériel d’analyse pour les jeunes diabétiques. Car le principe – sauf dons – est de tout acheter sur place.
Le deuxième coup de pouce est pour une classe d’enfants handicapés. Le directeur de l’école, pédagogue affirmé, est d’une grande efficacité : enveloppe confirmée, liste des besoins établie, devis obtenus le soir même, choix du fournisseur, bon de commande le lendemain, livraison le surlendemain. Cette année, l’institutrice a reçu le renfort d’une jeune japonaise ; nous découvrons ainsi qu’une association nippone envoie des jeunes bénévoles au Maroc dans divers secteurs (éducation, santé, social…).
Enfin, la troisième action a pour but de donner un plus à Dar-el-Amane, un lieu de vie pour enfants et ados en grandes difficultés sociales. Les locaux ont été nettement agrandis et améliorés.
Cette année, les garçons les plus âgés avaient mis en scène une sorte d’allégorie mimée : l’un d’eux jouait l’ado abandonné, rejeté par la famille, la société civile, l’école et qui ne trouvait que la rue pour refuge, rue où il s’adonnait à la sniffe de produits solvants ; jusqu’à ce que Dar-el-Amane l’en extirpe et, non sans difficultés, le réinsère !
Les filles quant à elles, présentaient un spectacle de danse moderne.
Bien que revenant à Azrou depuis des lustres, nous avons découvert un sympathique marché aux fruits et légumes au pied de la Kechla, un des anciens quartiers de la ville, adossé à la montagne.
Quant au souk du mardi – un des plus importants du Moyen-Atlas – passage express : le temps frisquet et les allées boueuses ont découragé les deux tiers du groupe. Découverte cependant d’un local fixe qui offre tout pour l’ameublement et l’équipement de votre logis !
Ce passage annuel permet donc de joindre la mise en œuvre de modestes actions – témoignages de notre reconnaissance pour l’accueil reçu quarante avant – et des retrouvailles avec une cité au cadre splendide et qui, malgré une expansion extraordinaire, garde encore son charme d’autrefois. Retrouvailles aussi, bien sûr, avec des anciens collègues ou élèves.
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