Le + est un site annexe du Nel Obs, inspiré par Le Post, annexe du Monde, à qui il a d’ailleurs emprunté quelques chroniqueurs. Il publie des articles de ses chroniqueurs-invités et de contributeurs lambda. Pour envoyer un article ou faire un commentaire, il faut être inscrit à partir d’un compte fessebouc ou touitteur. En principe pour que le site soit sûr de l’identité des intervenants. Cependant, les anonymes aux pseudos débiles, style Alain Sudson-Plingrey, sont nombreux. Les articles proposés ne paraissent que si ils ont été sélectionnés par un membre de l’équipe du +. Certains ont l’honneur d’être mis en avant, voire de paraître dans le site officiel du Nel Obs. Aucun critère de sélection n’est affiché.
Passons sur le palmarès-gag des + actifs, véritable prime à la logorrhée où l’on voit briller un C. S. qui fait du commentaire à pleins caddys (il va bientôt atteindre les 3000 : ça oscille entre le troll et les propos de comptoirs). Une responsable saisie à ce sujet m’a répondu que le classement reposait sur des algorithmes, comme si cela était un critère irréfutable. Pourquoi pas un palmarès du pseudo le + ridicule, le + débile.
Plus intéressant sont certains articles, sélectionnés et même mis sur le pavois du site classique du Nel Obs (temps réel). Ma sélection est, bien sûr, subjective et, sans doute, incomplète, puisqu’elle ne porte que sur mes centres d’intérêt.
Commençons par le plus bénin. Son titre même relève du gag : Clearstream : Villepin relaxé, aurait pu être mis en cause.
En fait, un titre remanié, le 1er annonçant que la Cour d’appel pourrait rejeter la relaxe de Villepin. Un long réquisitoire
concluait quasiment à la culpabilité de l’inculpé. Ce qui m’amenait à ironiser : "Attendez-vous à savoir que" la cour d'Appel condamne de Villepin ! On a ressuscité Geneviève
Tabouis et ses dernières nouvelles de demain, que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaître. Une forme un peu perdue du journalisme, le journalisme de prévisions !
Donc de Villepin fait partie des présumés coupables... (c'est bien ce qu'avait affirmé Sarkozy).
Mais cette Cour d’appel n’a pas suivi les réquisitoires du Parquet et a prononcé la relaxe. Marrant, après les 1ères nouvelles de
demain, quand ce demain devient un aujourd'hui et que la cour d'appel a rendu son verdict, même article mais du coup on entre dans un autre espace journalistique : le ce qui aurait pu se
passer si...
A noter que l'auteur (ou sa sélectionneuse) n'a même pas fait la petite mise à jour de la conclusion, pour être en phase avec le nouveau titre et le chapô : "La Cour d'Appel pourrait suivre
mercredi 14, les intentions du parquet de la Cour d'Appel. Dans cette hypothèse, y aurait-il un pourvoi en cassation ?" conclutl'article. Or, dans le chapô on lit : "La relaxe de
Dominique de Villepin a été confirmée par la Cour d'Appel", nous ne saurons donc jamais si Villepin aurait fait appel en cassation....
Comme quoi la prophétie est un art difficile, surtout quand elle porte sur l'avenir...
Anti-PS tu perds ton sang-froid !
Bien pire hélas, avec Le PS, post-scriptum de l’Histoire ?, écrit par un philosophe auto-proclamé.
Certains se souviennent peut-être que le député Jérôme Cahuzac, qui avait prononcé une condamnation argumentée du bricolage, dit plan de rigueur, de Fillon-Baroin, s’est mélangé les pinceaux au moment du vote, le sien et celui d’Hollande. Il a appuyé sur le mauvais bouton. Ce n’est pas le premier et ce ne sera pas le dernier. Il a demandé que soit inscrit en PS (Post Scriptum) du PV de séance qu’il s’agissait bien d’une erreur. D’où le très philosophique jeu de mots du titre.
La 1ère phrase mérité d’être citée in extenso : « Après DSK, qui préféra, face à l’injonction présidentielle, s’en remettre à la jouissance, voici que Hollande déboutonne sa responsabilité de rigueur et que le Grand Destin du monde, décidément en forme facétieuse ces dernières années, nous révèle une fois de plus qu’il a, en matière de présidentielles françaises, des vues en tout point opposées à celles des sondages. » Après cet incongru « déboutonne sa responsabilité », il poursuit : « son (bouc ?) émissaire se trompa de bouton. » et, pour prouver sans doute qu’il a des lettres, il nous traite Cahuzac et Hollande de Barnebys sans panache. La rectification faite par Cahuzac donne lieu à cette totale imbécilité : « Par Hollande, nous apprenons ainsi que le PS est désormais un Post-Scriptum au bas d’un document de l’Assemblée Nationale. » Rappelons que le pauvre Hollande n’était pas présent. A partir de là, le soi-disant philosophe se lance dans un délire verbal anti-PS : « que reste-t-il au PS à part un certain art du mouvement contre-productif qui nous donne des boutons ? »
Pour conclure, il appellera à une gauche qui définira la vie comme « "une immense efflorescence d’imprévisible nouveauté" (Bergson), pour une France où chaque citoyen sera considéré […] comme un bouton de rose. »
Que cet article qui partant d’une bourde sans gravité, met en cause bêtement Hollande, pour, sans autre argument, s’en prendre au PS ait droit aux honneurs de ce « + » me semble assez négatif.
Mais il y a pire encore avec Le ménage selon Ségolène Royal.
Or donc, dans un métinge, S. Royal dit, à propos des « affaires » en cours : "Il y aura du ménage à faire. Et ce n'est pas plus mal que ce soit une femme qui soit élue pour faire le ménage". Une boutade qui n’est pas de Dijon, mais de Villeurbanne. Du 2e degré à l’évidence où elle joue sur les stéréotypes machistes. Ça touitte, ça bouze, de bonne foi et plus souvent de mauvaise, la phrase est prise au 1er degré.
Mini-tempête dans un verre d'eau commence lucidement l’auteure, mais sa lucidité s’évanouit immédiatement. Un flot quasi hystérique d’injures s’abat sur la Présidente… du Poitou-Charentes. vanne moisie, joue les attention-whore, déguisement de Gossip Girl, rigolote, Ségolène Royal, avec sa vanne de merde, l'humour de merde, humour douteux (comparé à celui de Bigard), n'exigeons donc pas d'elle un niveau d'humour supérieur sous prétexte qu'elle est une femme. aussi creuse, stupide et inopérante que ses collègues masculins du parti.
Car bien sûr, la dame qui se dit d’extrême-gauche, toujours avec élégance et nuance s’en prend à donf au PS : autrefois, « sous la croûte médiatique, ça sentait déjà bien fort, mais en ce temps-là, on savait vivre ; et les grosses têtes du parti apportaient un grand soin au décorum[…] prendre les gens pour des cons est un vrai métier. Et les socialistes savaient y faire. » Parlant du PS comme un Parti bourgeois et en col blanc qui ne sait bien sûr pas parler au peuple et notamment aux ouvriers, elle n’hésite pas à évoquer Léon Blum comme Sarko invoque Jaurès.
Pour avoir traité un commentateur – style stakhanoviste du troll – d’alburostre et un autre ou le même de coprolithe parce qu’il était particulièrement orchidoclaste, je me suis vu « modéré »*. On conviendra cependant, qu’il n’y avait aucune vulgarité dans ces propos. En revanche, une petite bourge qui se la joue donneuse de leçon peut insulter très coprophilement et être sélectionnée sur le « + ».
Que l’on rencontre des commentaires de ce style soit – le « + » ne filtre pas ses commentateurs – mais que ce soit un article, non seulement sélectionné, mais mis un moment en une -article dont il n’est même pas sûr qu’il aurait été admis sur Atlantico vue sa vacuité- sur un site annexe du Nel Obs, me paraît quelque peu surprenant.
Mais je n’ai pas dû bien comprendre la ligne éditoriale.
* « Vos attaques incessantes et insultes très bien déguisées ne peuvent pas être acceptables ».