La Romance du 14 juillet
Comme elle n'avait qu'seize ans à peine
Elle sentit battre son coeur
Un soir avec le môme Gégène
La pauvrette avait cru au bonheur
C'était l'jour d'la fête Nationale
Où c'que la bombe pète en l'air
Elle sentit comme un grand troud’balle
Un frisson qui pénétrait sa chair
Par devant par derrière
Tristement comme toujours
Sans chichi sans manières
Elle a connu l'amour
Les oiseaux dans les branches
En les voyant s'aimer
Entonnèrent la romance
Du quatorze juillet
Mais quand refleurit l'aubépine (De ch'val !)
Au premier jour du printemp (ta cule !)
Fallait voir la pauvre gamine (de rien !)
Mettre au monde un tout p'tit enfant (Tassin !)
Mais Gégène qu'est l'mec à la r’dresse
Lui dit "- Ton goss' moi j'm'en fout
J'te l'ai mis maintenant je te laisse
A ta place je lui tord'rai le cou ! "
Par devant par derrière
Tristement comme toujours
Fallait voir la pauvre mère
Et son gosse de huit jours
En fermant les paupières
Elle lui tordit l'quiqui
Et dans l'trou des water
Elle a jeté son p'tit
Mise au banc de la cour d'Assise
Comme à celui de la société
Elle fut traitée de fille soumise
Le lendemain du quatorze juillet
Entendant le verdict atroce
Qui la condamne au bagne pour pour vingt ans
Elle pensait à son pauvvre gosse
Qu'elle ne verrait plus maintenant
Par devant par derrière
Tristement comme toujours
Elle est morte la pauvr' mère
A Cayenne un beau jour
Morte avec l'espérance
De revoir son petit
Dans la fosse d'aisance
Là où c'qu'elle l'avait mis !
Les oiseaux dans les branches
En la voyant clamser
Entonnèrent la romance
Du quatorze juillet
La Marseillaise anticléricale
Léo Taxil 1881
1 -
Allons ! Fils de la République,
Le jour du vote est arrivé !
Contre nous de la noire clique
L'oriflamme ignoble est levé. (bis)
Entendez-vous tous ces infâmes
Croasser leurs stupides chants ?
Ils voudraient encore, les brigands,
Salir nos enfants et nos femmes !
Refrain
Aux urnes, citoyens, contre les cléricaux !
Votons, votons et que nos voix
Dispersent les corbeaux !
- 2 -
Que veut cette maudite engeance,
Cette canaille à jupon noir ?
Elle veut étouffer la France
sous la calotte et l'éteignoir ! (bis)
Mais de nos bulletins de vote
Nous accablerons ces gredins,
Et les voix de tous les scrutins
Leur crieront : A bas la calotte !
- 3 -
Quoi ! Ces curés et leurs vicaires
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! Ces assassins de nos pères
Seraient un jour nos meurtriers ! (bis)
Car ces cafards, de vile race,
Sont nés pour être inquisiteurs...
A la porte, les imposteurs !
Place à la République ! Place !
- 4 -
Tremblez, coquins ! Cachez-vous, traîtres !
Disparaissez loin de nos yeux !
Le Peuple ne veut plus des prêtres,
Patrie et Loi, voilà ses dieux (bis)
Assez de vos pratiques niaises !
Les vices sont vos qualités.
Vous réclamez des libertés ?
Il n'en est pas pour les punaises !
- 5 -
Citoyens, punissons les crimes
De ces immondes calotins,
N'ayons pitié que des victimes
Que la foi transforme en crétins (bis)
Mais les voleurs, les hypocrites,
Mais les gros moines fainéants,
Mais les escrocs, les charlatans...
Pas de pitié pour les jésuites !
- 6 -
Que la haine de l'imposture
Inspire nos votes vengeurs !
Expulsons l'horrible tonsure,
Hors de France, les malfaiteurs ! (bis)
Formons l'union radicale,
Allons au scrutin le front haut :
Pour sauver le pays il faut
Une chambre anticléricale.
Télécharger la Marseillaise anticléricale :
http://mp3bear.com/marc-ogeret-la-marseillaise-anticlericale