Le Monde 2 revient sur une grande affaire qui a occupé celui qui fait président au cœur du mois d'août.
Le 18 août, au soir, il est averti de l'embuscade dans laquelle sont tombés des soldats français en Afghanistan, le lendemain soir il doit s'envoler pour Kaboul. « Mais avant de partir le Président de la République veut à tout prix régler un problème majeur. Les fosses septiques. »
En effet, un grave conflit déchire les co-propriétaires du Cap Nègre, où il séjourne dans la propriété de belle-maman. La Mairie du Lavandou veut imposer le tout-à-l'égoût. Mais une poignée d'irréductibles, défenseurs des fosses septiques, forme une minorité de blocage qui empêche d'atteindre les 80% nécessaires pour que la décision s'impose, dans ce domaine totalement privé. Au grand dam de la belle-mère qui est, elle, pour le tout-à-l'égoût.
Qu'à cela ne tienne, le gendre, tel Zorro, est arrivé. « Le 16 août, lors de la réunion officielle de l'Association syndicale, le Président est arrivé en retard. Il a mis le sujet de l'assainissement sur le tapis, alors que la discussion était close [...] Nicolas Sarkozy nous a parlé de l'Union pour la Méditerranée qu'il venait de créer. Avec nos 50 maisons, il fallait montrer l'exemple, ne pas polluer, on avait une grosse responsabilité ! »
Il décide donc d'organiser cette réunion du 19, dans la modeste bâtisse de belle-maman (14 chambres, 3,5 ha de terrain, piscine, etc.) où l'on trouve le maire UMP du Lavandou, la directrice départementale de l'équipement mais aussi le préfet du Var (alors que l'affaire est de la compétence municipale). « On s'est vu signifier des décisions déjà prises par le maire, le préfet et le président. C'était "Raccordement, exécution, rompez !" Tout cela au moment de la crise en Géorgie et de la mort des dix soldats français en Afghanistan... Ubuesque ! » Raccordements assortis de subventions, alors que le domaine est totalement privé. Parfait exemple du ghetto de très riches (sauf les irréductibles ayant acquis leur terrain dans les années 50, aisés sans plus).
« Le président fonce tête baissée sur un dossier qu'il ne connaît absolument pas. S'il agit comme cela en politique internationale, c'est plus gênant. » dira une de ces irréductibles. C'est hélas vrai sur tous les dossiers, car il démontre, jour après jour, qu'il n'est pas besoin de réfléchir pour décider (pour reprendre la formule d'Antoine Prost).
Et imagine-t-on une seconde un de ses prédécesseurs se pencher sur ces affaires de fosses septiques : De Gaulle n'en parlons, même pas, et pas plus Mitterrand, le faux aristocrate Giscard se pincerait les narines et même Pompidou de Monboudif ne s'y serait pas commis. Bon, il y a bien Chirac qui mettait sa main dans le trou du cul des vaches, mais de là à s'occuper des affaires de ch...... de sa belle doche...
Tirons la chasse !
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