Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 11:10

DÉCONVENUE…

 

douglas kennedyJe suis une fidèle lectrice de Douglas Kennedy, mais avec Cet instant-là  (chez Belfond : 23,50 €) quelle déception : manque de rythme, intrigue sentimentale affligée de dialogues et de considérations carrément gnangnan, méfaits de la Stasi concentrés sur le personnage de Petra et abondamment puisés, me semble-t-il, dans les témoignages recueillis par l’Australienne Anna Funder dans Stasiland, paru en 2002 et édité en France en 2008. (10/18, 7,50 €)

 

 

 

 

 

 

anna-funderMieux vaut donc lire l’enquête de Mme Funder ou, pour ceux qui préfèrent définitivement les romans, se replonger dans ceux de J. Le CARRE sur la période de la guerre froide.

 

 

 

 

 

UNE SUPERBE RÉUSSITE…

Padura… pour Leonardo Padura, avec L’homme qui aimait les chiens (offert par une amie à qui j’avais prêté Les brumes du passé, merci à elle !) chez Métaillié : 24,60 €

 

Le coup de génie de Padura, c’est d’avoir introduit un personnage fictif, Iván, le narrateur cubain, dans un récit « romancé » (l’auteur y insiste dans sa note finale) qui mêle, périlleuse entreprise, réalité historique et fiction à des degrés divers :

 

l'homme qui aimait les chiens- Pour la traque de Trotski, les faits historiques sont suffisamment abondants et avérés ; l’auteur en atténue la sécheresse en insistant sur l’intimité de l’exilé et il formule, en creux, une condamnation sans appel du régime stalinien, sans toutefois absoudre le fondateur de la IVe Internationale.

 

- Pour le parcours de Mercader, les sources sont beaucoup plus limitées. Padura rend plausibles les « spéculations » qu’il échafaude en s’appuyant sur sa connaissance de la République et de la guerre civile espagnoles, du chaos catalan et de l’embrigadement auxquels les Soviétiques du NKVD soumettaient leurs recrues. (Notons que le frère cadet de Mercader dément que son aîné ait été entraîné en URSS…) Le communiste catalan devient la « marionnette »  du système stalinien « basé sur la peur et la mort » et  n’ignore pas « qu’il n’y avait aucun recul possible ».

 

- Reste le personnage d’Iván, le narrateur totalement fictif de la plus grande partie du récit mais qui baigne dans la triste réalité cubaine des années soixante-dix. La crédibilité  du Cubain est indiscutable et c’est de surcroît le seul doté d’une réelle humanité, les deux autres protagonistes n’en possédant plus que des bribes.

 

Les trois itinéraires s’articulent admirablement soulignant la mesquinerie, la haine, le mensonge, la négation de l’individu, la violence d’une utopie pervertie qui engendre la peur (qui inhibe Iván pendant trois décennies) et une lassitude désenchantée : « On est foutus » sont les derniers mots que Daniel, ami d’Iván et dernier narrateur, lui adressera, pour conclure ensuite que seul Iván mérite de la compassion (terme récurrent du livre) parce que lui n’a jamais eu le choix d’une histoire quotidienne à laquelle, comme nombre de ses compatriotes, il n’a pu échapper.

 

NB J’ai sourcillé à plusieurs reprises à cause d’une traduction qui m’a paru parfois hasardeuse : j’aurais aimé avoir l’original en regard.

 

UNE DÉCOUVERTE ÉPATANTE :

220px-Steve Tesich 001KAROOde Steve Tesich (Ed : Monsieur Toussaint Louverture, 22 €)

Disons que j’ai eu un coup de cœur pour la couv’ et sa quatrième au toucher « natural sable » original et attrayant. Le contenu ne dépare d’ailleurs en rien le contenant et je n’ajouterai rien au mot de l’éditeur qui me paraît irréprochable.

 

Précipitez-vous  et ne dédaignez pas l’achevé d’imprimer !

 

 

Le Mot de l'éditeur : Cet instant-là

 

cet instant-làÀ la fois drame psychologique, roman d’idées, roman d’espionnage mais surtout histoire d’amour aussi tragique que passionnée, une œuvre ambitieuse portée par le talent exceptionnel de Douglas Kennedy.

Écrivain new-yorkais, la cinquantaine, Thomas Nesbitt reçoit à quelques jours d’intervalle deux missives qui vont ébranler sa vie : les papiers de son divorce et un paquet posté d’Allemagne par un certain Johannes Dussmann. Les souvenirs remontent…

Parti à Berlin en pleine guerre froide afin d’écrire un récit de voyage, Thomas arrondit ses fins de mois en travaillant pour une radio de propagande américaine. C’est là qu’il rencontre Petra. Entre l’Américain sans attaches et l’Allemande réfugiée à l’Ouest, c’est le coup de foudre.

Et Petra raconte son histoire, une histoire douloureuse et ordinaire dans une ville soumise à l’horreur totalitaire. Thomas est bouleversé. Pour la première fois, il envisage la possibilité d’un amour vrai, absolu.

Mais bientôt se produit l’impensable et Thomas va devoir choisir. Un choix impossible qui fera basculer à jamais le destin des amants.

Aujourd’hui, vingt-cinq ans plus tard, Thomas est-il prêt à affronter toute la vérité ?

 

stasilandStasiland

 

Stasiland est le roman de la Stasi, la redoutable police secrète de l'Allemagne de l'Est. Malgré la chute du mur de Berlin, cette terrible époque hante encore victimes et anciens agents. Ainsi, Miriam Weber, seize ans, détenue plusieurs jours pour un interrogatoire après avoir tenté de franchir le Mur. Herr Winz, nostalgique du communisme, cette période «bénie» où tous avaient du travail. Ou encore cet indic qui se faisait passer pour aveugle afin de mieux espionner les suspects. Enfin, Frau Paul, séparée pendant des années de son fils, hospitalisé à l'Ouest au moment de la construction du Mur.

Au fil de ces histoires, Anna Funder nous entraîne au coeur d'un régime camisole et nous plonge dans la folie de ces années Stasi où triomphe la délation. Comme La Fie des autres, Stasiland expose un pays figé dans la peur. Un monde où la vie n'est jamais privée.

L'AUTEUR Née à Melbourne (Australie) en 1966, Anna Funder a commencé à s'intéresser à la Stasi au milieu des années 90 alors qu'elle travaillait pour la télévision allemande à Berlin. Stasiland, qui a reçu le prestigieux Samuel Johnson Prize - BBC Four, est son premier livre. Il a été publié dans 15 pays dont l'Allemagne où le livre a été particulièrement remarqué. Elle vit désormais à Sydney après avoir travaillé comme avocate internationale et productrice radio et télé.

 

 

Le Mot de l'éditeur : L'homme qui aimait les chiens

el-hombre-que-amaba-a-los-p 

En 2004, à la mort de sa femme, Iván, écrivain débutant et responsable d’un misérable cabinet vétérinaire de La Havane, revient sur sa rencontre en 1977 avec un homme mystérieux qui se promenait sur la plage avec deux lévriers barzoï. Après quelques conversations, « l’homme qui aimait les chiens » lui fait des confidences sur l’assassin de Trotski, Ramón Mercader, qu’il semble connaître intimement. Grâce à ces confidences, Iván reconstruit les trajectoires de Lev Davidovich Bronstein, appelé aussi Trotski, et de Ramón Mercader, connu aussi sous le nom de Jacques Mornard, et la façon dont ils sont devenus victime et bourreau de l’un des crimes les plus révélateurs du XXe siècle. Il suit ces deux itinéraires, à partir de l’exil de l’un et de l’enfance de l’autre, et leur rencontre à Mexico. Ces deux histoires prennent tout leur sens lorsque le Cubain y projette ses aventures privées et intellectuelles dans la Cuba contemporaine.
Leonardo Padura, dans une écriture puissante, fait, à travers des personnages ambigus et convaincants, l’histoire des conséquences du mensonge idéologique et de sa force de destruction sur l’utopie la plus importante du XXe siècle et de ses retombées actuelles dans la vie des individus, en particulier à Cuba.
Un très grand livre.

Leonardo PADURA est né à La Havane en 1955. Il est l'auteur du Palmier et l'Etoile, de Electre à La Havane, L'Automne à Cuba, Passé parfait, Mort d'un Chinois à La Havane, Vents de Carême, Adios Hemingway et Les Brumes du passé, parus aux Editions Métailié. Il a reçu les prix Hammett et Café Gijon.

 

 

Le Mot de l'éditeur : Karoo

Karoo 

Achevé quelques jours avant la mort de Steve Tesich [1942-1996], Karoo est le chant du cygne d'un auteur hors norme. Ce roman est l'odyssée d'un riche consultant en scénario dans la cinquantaine, Saul « Doc » Karoo, gros fumeur et alcoolique, écrivaillon sans talent séparé de sa femme et traînant plusieurs tares émotionnelles. En tant que script doctor pour Hollywood, Saul Karoo mutile et « sauve » le travail des autres. En tant qu'homme, il applique le même genre de contrôle sournois à sa vie privée et se délecte de nombreuses névroses très particulières : son incapacité à se saouler quelle que soit la quantité d'alcool absorbée, sa fuite désespérée devant toute forme d'intimité, ou encore son inaptitude à maintenir à flot sa propre subjectivité. Même s'il le voulait, il ne pourrait pas faire les choses correctement, et la plupart du temps, il ne le veut pas. Jusqu'à ce qu'une occasion unique se présente à lui : en visionnant un film, il fait une découverte qui l'incite à prendre des mesures extravagantes pour essayer, une fois pour toutes, de se racheter. Si Karoo est bien l'ambitieux portrait d'un homme sans cœur et à l'esprit tordu, c'est aussi un pur joyau qui raconte une chute vertigineuse avec un humour corrosif. C'est cynique. C'est sans pitié. C'est terriblement remuant. C'est à la fois Roth et Easton Ellis, Richard Russo et Saul Bellow.

 

Repost0

Présentation

  • : Deblog Notes de J. F. LAUNAY
  • Deblog Notes de J. F. LAUNAY
  • : Education, laïcité, politique et humeurs personnelles, en essayant de ne pas trop se prendre au sérieux.
  • Contact

Nota Bene

Le deblog-notes, même si les articles "politiques" dominent, essaie de ne pas s'y limiter, avec aussi le reflet de lectures (rubrique MLF tenue le plus souvent par MFL), des découvertes d'artistes ou dessinateurs le plus souvent érotiques, des contributions aux tonalités diverses,etc. Pour les articles que je rédige, ils donnent un point de vue : les commentaires sont les bienvenus, mais je me donne bien sûr le droit d'y répondre.

Recherche

Nelle Formule

Overblog - hébergeur du deblog-notes - a réussi l'exploit de lancer une nouvelle formule qui fait perdre des fonctions essentielles de la version précédente. Ainsi des liens vers des sites extérieurs disparaissent (désolé pour  Koppera, cabinet de curiosités, ..). Les albums se sont transformés en diaporamas, avec des cadrages coupeurs de têtes. La gestion des abonnés et des commentaires est aussi transparente que le patrimoine de Copé. Et toutes les fonctions de suivi du deblog-notes - statistiques notamment - sont appauvries.