Edvige, décret du 27 juin paru (grâce à la CNIL) au J. O. le 1er juillet, émerge enfin sur les « étranges lucarnes ». Zappant sur les sites je suis tombé sur celui de Jacques Attali où un « Attila » (quelle imagination pour trouver ce pseudonyme !), dans les commentaires d'un billet pas très clair, proclame que, si un tel fichier avait existé, Fourniret n'aurait pas sévi. A un tel degré de débilité les bras en tombent. Fourniret, sauf erreur, n'a pas fait parti de bandes (les bandes en question, dans Edvige, peuvent être une bande de copains), ni n'a été un responsable syndical ou associatif. Donc Edvige ne l'aurait pas fiché. Et même, si d'aventure il était entré dans un des critères de fichage, cela n'aurait pas permis d'en déduire qu'il était coupable de ses crimes.
Le mois de Ramadan* a encore gagné 11 jours. Bientôt, il se déroulera en plein été (signalons, pour ceux qui l'ignorent, que le calendrier musulman est lunaire et donc que ses mois sont de 29 ou 30 jours et qu'il grignote peu à peu ses 600 ans et des broutilles de retard par rapport à notre calendrier solaire).
La « une » de Libé de samedi 6/09/08 (Le tribunal fait le ramadan), même si les articles qui suivent (sur deux pages !) sont plus nuancés, dit clairement qu'un tribunal aurait reporté un procès pour cause de ramadan.
À y regarder de plus près un avocat, entre autre moyens de défense**, aurait mis en avant l'état de faiblesse de son client musulman faisant ramadan. Nous ne sommes déjà donc plus dans une généralité (demande de report de tout procès concernant des prévenus musulmans pour cause de ramadan) mais dans un cas précis de M. X qui a peut-être des antécédents médicaux qui font que, ramadan en plus, il soit très affaibli. D'un cas particulier, faut-il crier d'entrée au risque de jurisprudence. D'autant que moult musulmans pratiquants ont clamé haut et fort que ramadan ne voulait pas dire inactivité. D'autant que, dans le dossier précis, d'autres causes de reports ont été évoqués par la défense. Un gendarme enquêteur aurait harcelé sexuellement un témoin ; deux autres témoins seraient prochainement en jugement pour une autre affaire ; et les faits incriminés remontent à 2000 et 2001 : on n'est donc plus à un report près.
Si les avocats des parties civiles - dans une affaire dont on ne sait guère en quoi elle consiste exactement - sont en général mécontents, l'un au moins, si j'en crois Ouest-France, a dit comprendre ce report.
Parions cependant, sans grand risque, que les officines laïcistes vont nous en faire tout un fromage (à consommer après le coucher du soleil, pour les adeptes du ramadan).
* Paradoxalement, ce mois de jeûne se traduit par une surconsommation alimentaire (pour ceux qui en ont les moyens).
** Dans un état de droit les avocats ont celui de mettre en avant tous les moyens de défense qu'ils jugent utiles pour leur client.
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