Ils possèdent la Vérité absolue, alors que vous vous n’avez que de fragiles convictions. Ils appellent au Peuple, que dis-je, ils sont le Peuple, ils sont la Nature menacée, ils sont, pour tout dire, la Vérité et la Vie !
Petite réflexion stupide, je le concède, si Bové et consorts avaient existé au XVIIe et XVIIIe siècle, le canal du Midi n’aurait jamais été percé. Imaginez, une seconde, le nombre d’éco-systèmes ô combien précieux, qui ont été bouleversés, voire détruits, par ces travaux, pharaonnesques pour l’époque.
Ne parlons pas de l’affreux Baron Haussmann qui détruisait, sans vergogne, un inestimable patrimoine urbain.
Alors, face aux contempteurs du transfert de l’aéroport de Nantes Atlantique vers Notre-Dame-des-Landes, le social traitre que je suis est, comme la cigale de la fable, bien dépourvu.
Que dire face à ses défenseurs de la terre agricole sans cesse bétonnée ? Que dire face à leur volonté de préserver des éco-systèmes, dont personne avant eux n’avaient encore découvert le caractère unique et intransposable ? Surtout quand on vous jette à la figure, sale pollueur de la planète potentiel, la COP 21, le bilan carbone, etc. (voir Bové toujours aussi inimitable) ?
Surtout que, réflexe égoïste, quand on habite dans la bas-Poitou, on préfère de beaucoup Nantes-Atlantique à cette lointaine Notre-Dame. Mais après le réflexe, la réflexion : le temps que le nouvel aéroport voit le jour – pour autant qu’il le voit jamais – on pourra encore bien profiter de Nantes-Atlantique.
Sur le dossier technique, on est quand même tenté (ils sont comme cela les sociaux traîtres) de penser que depuis le temps que des élus de tout bord (ou presque, car le Brutus-du-bocage, Retailleau, du temps où il avait évincé son père spirituel en Vendée, était peu convaincu) défendent ce projet – et en particulier Auxiette et Ayrault – il ne doit pas être totalement pourri, le dossier.
Certes des terres agricoles vont être stérilisées. Mais l’emprise de l’actuel aéroport pourrait permettre une extension urbaine de la métropole nantaise qui, sinon, se fera ailleurs.
Mais je le sais, ces timides objections sont dérisoires.
Nos croisés – très vindicatifs d’ailleurs dans la fameuse ZAD où ils font régner leur foi – consultation référendaire ou pas, eux, sont les porteurs - j’allais écrire de la vraie croix mais laissons cela au Vicomte – non de l’absolue Vérité qui s’impose aux élus de tout poil et à tous ces infâmes sceptiques qui ne sont pas aveuglés par la lueur suprême de leur Vérité.
Face aux croisés, les agnostiques sont toujours perdants.
commenter cet article …