Du dieu Vulcain, quand l'épouse friponne
Va boxonner loin de son vieux sournois,
Le noir époux, que l'amour aiguillonne,
Tranquillement se polit le chinois.
Va-t-en, dit-il à sa fichue femelle,
Je me fous bien de ton con chassieux ;
De mes cinq doigts, je fais une pucelle,
Masturbons-nous, c'est le plaisir des dieux.
La chanson paillarde ne jetait pas tout-à-fait l’opprobre sur cette pratique solitaire. Que condamnaient religion, morale et médecine*. La masturbation rend aveugle, en Espagne. Elle rend sourd, en France. Et idiot un peu partout, comme si dans le jaillissement du liquide séminal, c’était de la matière grise qui s’envolait.
De fait, quand, aux beaux jours, les piétons que nous sommes sont tympanisés par des voitures aux puissants hauts-parleurs dont les basses font trembler les vitrines, nous sommes tentés de penser que les jeunes branleurs qui les conduisent ont dû abuser du jeu du cinq contre un, ce qui a profondément nui à leurs capacités auditives et intellectuelles.
On conviendra cependant que ces constations empiriques n’ont aucune valeur scientifique. La semi-surdité peut venir d’oreillons mal soignés. Le crétinisme du bisphénol A dans les biberons, de la surnitratisation de l’eau en basse Bretagne, du manque d’iode dans les eaux montagnardes…
Mais, miracle, tous les adeptes de la veuve poignet, pouvaient se réjouir, un travail scientifique australien nous apprenait que la masturbation protégeait du cancer de la prostate. « On pouvait donc prendre sa santé en main » comme le remarquait finement un journaliste scientifique. “Masturbation 'cuts cancer risk' Men could reduce their risk of developing prostate cancer through regular masturbation, researchers suggest” L’enquête australienne portait sur 1000 personnes atteintes du cancer de la prostate et 1250 non touchées. Il en ressortait que ceux qui avaient le plus éjaculé entre 20 et 50 ans avaient moins de risques de développer un cancer. Avec un bémol cependant pour ceux qui multipliaient les partenaires à cause du risque de maladies vénériennes propices à l’apparition du cancer de la prostate ultérieurement. La conclusion logique était donc : "If these findings hold up, then it's perfectly reasonable that men should be encouraged to masturbate", ce qui traduit à la truelle doit vouloir dire que si ces découvertes sont avérées, il est tout-à-fait raisonnable d’encourager les hommes à se polir le chinois !
Patatras, voilà que des chercheurs de la perfide Albion, nous ressortent, à leur façon, l’antienne sur les dangers du paluchage intense. Le Dr Polyxeni Dimitropoulou et ses collègues de l'université de Nottingham (Royaume-Uni) aurait en effet montré qu'une activité sexuelle intense entre 20 et 40 ans entraînerait des risques plus importants de développer par la suite un cancer de la prostate. Leur enquête a porté sur des hommes dont le cancer de la prostate a été diagnostiqué avant 60 ans (un peu plus de 400 et un groupe témoin équivalent). Il en ressort que la pratique de l’onanisme, deux à sept fois par semaine entre 20 et 30 ans augmentait le risque de 80 % par rapport à une branlette mensuelle. Et ce risque reste de 70 % plus élevé, si l’on se crosse, comme disent les québécois, une fois par semaine ou plus, entre 30 et 40 ans !
En revanche, après 50 ans, l’autoérotisme redeviendrait bénéfique. Il permettrait d’éviter l’accumulation du liquide séminal dont certains composants auraient des effets cancérigènes s’ils stagnaient dans les canaux prostatiques.
La conclusion serait donc qu’il vaut mieux être un vieux qu’un jeune branleur !
* « Chez l’adolescent, la masturbation est un vice moral qui a les plus déplorables effets sur la santé, car il ébranle les systèmes musculaire et nerveux, il affaiblit l’intelligence et les sens, il altère les fonctions organiques et morales, et il conduit lentement à l’hébétude, à la tristesse, à la paralysie, à la phtisie tuberculeuse pulmonaire et à une consomption mortelle. Chez l’homme, la masturbation est très souvent l’origine d’une dyspepsie hypocondriaque ou d’une folie dont la cause reste toujours inconnue au médecin. » E. Bouchut, Armand Després, Dictionnaire de médecine et de thérapeutique médicale et chirurgicale, Librairie Germer Baillière, Paris, 1877
Se masturber 21 fois par mois évite les maladies
Les doutes sont-ils levés ?
Une nouvelle étude, dont le Huffington Post s’est fait l’écho à la mi-juillet 2017, assure que se masturber fréquemment peut diminuer systématiquement le risque de souffrir d’un cancer de la prostate.
Mais qu’entendent-ils par fréquemment ? “Oh, par là, j’entends pas grand chose” aurait répondu Pierre Dac ; mais selon une étude récente de l’Université de Harvard, les hommes qui éjaculent 21 une fois ou plus par mois diminuent d’un tiers le risque d’être frappé par cette affection.
Pour arriver à la conclusion que plus on se masturbe moins on risque le cancer de la prostate, les chercheurs ont enquêté sur 31 925 hommes, sur 18 ans !
Selon des experts, ce résultat serait dû à ce que l’éjaculation permettrait de se purger de toxines et bactéries nocives qui sinon s’accumuleraient dans la prostate. Mais cette explication condamnerait donc une pratique, dont les vertus sont cependant louées, la pipe en avalant la fumée, car comment inciter la/le partenaire à avaler un liquide qui serait aussi toxique ?
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