Traficotage de bagnoles. Dopage de fouteux. Et maintenant achat de voix pour décrocher la coupe du monde. Décidément l’image du teuton béton s’écroule comme le mur de Berlin.
Je vous parle d’un temps que les moins de 70 ans ne peuvent pas connaître. Celui du « onze d’or » magyar, celui de Ferenc Puskas et Sándor Kocsis, Puskas, le major galopant, Kocsis, tête d’or.
Ce onze d’or n’avait pas perdu un seul match depuis 1950 (31 matchs sans défaite) quand commence la coupe du monde 1954. En phase de poule, ils avaient infligé un cuisant 8-3 à l’équipe d’Allemagne de l’Ouest (RFA). Or, lors de la finale, alors que la Hongrie démarre tambour battant avec un but de Puskas à la 6e minute puis de l’ailier Czibor à la 8e, laissant présager une nouvelle raclée pour les allemands, à la surprise générale, la RFA remonte puis égalise avant la mi-temps. Et, en toute fin de match, marque un 3e but. Mais le « miracle de Berne » n’était en fait qu’une tricherie qu’on pourrait anachroniquement dire à la Amstrong. Les héros germaniques de la Coupe du Monde de 1954 en Suisse étaient dopés à la pervitine, une drogue psycho-stimulante, appelée aussi méthamphétamine.
Faut-il gloser sur la gigantesque, phénoménale, inouïe, abracadabrantesque fraude, le fameux scandale de Volkswagen ?
Das Auto traficotée. Du bricolage de garagiste marron truquant le compteur kilométrique pour fourguer ses occasions. Mais à l’échelle industrielle. Là, il ne s’agissait pas de minorer les kilomètres, mais de minorer le CO2 : "on ne peut pas vivre sans rejeter du CO2, tâchons déjà d'en rejeter un peu moins" disait un slogan VW ! Un peu moins, mais juste le temps d’un contrôle. 11 millions de véhicules ont fait l’objet d’une manipulation, qui a nécessité l’installation d’un logiciel destiné à tromper les tests anti-pollution, dans un but de fraude massive et intentionnelle – dont le gouvernement allemand était peut-être informé depuis 2013.
Ça va coûter des milliards à la marque. Une Kolossale astuce d’une stupidité Kolossale. Les Allemands sont des imbéciles comme les autres.
Mais cerise sur le gâteau, à nouveau le football ! Qu’apprend-t-on ? que l’Allemagne aurait acheté sa coupe du monde 2006 ! Rassurez-vous, non pas les matchs : elle ne termine que 3e. Mais la désignation comme pays organisateur.
Selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, la décision d'attribution de la coupe du monde à l’Allemagne a "probablement été achetée sous forme de pots-de-vin". Le comité d'organisation de la Coupe du monde 2006 aurait sollicité l'homme d'affaires Robert Louis-Dreyfus, patron d'Adidas et de l'OM décédé en 2009. Le Spiegel indique que RLD aurait "secrètement rempli un compte à hauteur de 10,3 millions de francs suisses", soit 9,5 millions d'euros. Un montage dont l'ancienne gloire du football allemand, Franz Beckenbauer et l'actuel chef de la Fédération allemande de football, Wolfgang Niersbach auraient eu connaissance. Cet argent aurait servi à "verrouiller le vote des quatre représentants asiatiques" (façon élégante de dire qu’on les a achetés). L'Allemagne l'avait emporté en juillet 2000 d'une courte tête face à l'Afrique du Sud (12 voix contre 11). cf L’Express
Un autre sport allemand est le plagiat !
Ainsi Karl-Theodor zu Guttenberg, sémillant ex-leader du très chrétien et néanmoins bavarois CSU, devenu ministre de la défense démissionne en 2011, à la suite d'accusations de plagiat dans sa thèse de doctorat en droit. En 2013, c’était le tour d’Annette Schavan, la ministre de l'éducation allemande qui, après que l'université de Düsseldorf l’avait privé de son doctorat pour avoir "systématiquement et délibérément" triché en écrivant sa thèse de philosophie, avait aussi démissionné.
Ne jetons pas la pierre ! Notons juste que la révélation très tardive du hold-up de la coupe du monde 1954 n’a eu aucune conséquence. Puskas, Csibor, Kocsis et le onze d’or ne se verront pas attribuer le trophée à titre posthume. Le plagiat, Houellebecq qui copie/colle des pages entières de Wikipedia peut en témoigner, n’est pas une exclusivité germanique. Et il se peut même que d’autres marques automobiles aient utilisé la même astuce sur les émissions de CO2. Quant à acheter des votes au sein de la FIFA, c’est un sport que d’autres fédérations ont dû pratiquer.
C’est plutôt sur l’image contrastée d’une Europe du Sud des plus vérolées, face à une Europe du Nord vertueuse qui en prend un sérieux coup.
Reste à voir les conséquences. A peine leurs présumés plagiats connus, les deux ministres ont démissionné. En France, un candidat à l’élection présidentielle a pu exploser ses frais de campagne au-delà du vraisemblable et continue de faire le pitre sur les estrades. En Espagne, la lutte anti-corruption avance, mais péniblement. Sur ce plan là au moins, la rigueur germanique l’emporte.
Reste le scandale majuscule de VW. Qui paraît inédit. Et qui aura un coût pharamineux dont les US vont d’ailleurs se gaver. Mais qui, apparemment, ne nuit pas à l’image de l’industrie allemande, même automobile.
Comme quoi, l’image…
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