« La famille est sacrée » tel est le thème de la dernière campagne de pub de la célèbre marque de pompes bon marché (« Il faudrait être fou pour dépenser plus »).
La marque de godasses est une habituée des campagnes de pub un peu décalées voire provocatrices. Avec ironie, elle sait se moquer des clichés sur le milieu de la mode où le mannequin doit coucher avec le producteur et l’assistant ou le photographe sont gays, etc. Ou encore des attaques féministes sur le mannequin « femme-objet ». Parfois même en parodiant d’autres pubs.
Mais son éloge de la famille est restée en travers de la gorge des tradi-cathos.
«Comme disent mon papa, ma maman, et la troisième femme de mon papa, la famille, c'est sacré», «Comme disent mes deux mamans*, la famille c'est sacré», «Comme disent ma maman, et son petit copain qui a l'âge d'être mon grand frère, la famille c'est sacré» : cette campagne de pub « ne fait (…) que refléter la réalité avec des familles recomposées et décomposées... » dit son concepteur.
Cela n’empêche pas le déchaînement des cagots : «On aura rarement vu une propagande dégénérée, anti-familiale et métisseuse aussi grossière, aussi énorme !». Les termes employés (dégénérée, métisseuse) sont révélateurs de l’idéologie qui les sous-tend. Ils viennent de « chrétiens libres », libres de reprendre une phraséologie très marquée. Plus « classique » cette réaction, un peu homophobe : «c’est une inversion totale des valeurs et une volonté manifeste d’imposer comme normale les unions homosexuelles»., Elle appelle donc au boycott d'Eram. «Eram, il faudrait être fou pour y aller».
* Eram n’a pas osé les deux papas, puisque là le recours (illégal en France) aux mères porteuses s’impose.
Source : Next Libération