Espagne-Malte 12-1 : un de ces jours magiques pour le football espagnol et pour Malte un véritable cauchemar. Les Maltais affirment avoir été drogués et accusent les joueurs espagnols d’avoir été chargés comme des mules, à coup de stéroïdes.
Des membres de la sélection maltaise qui ont subi cette déculottée historique d’un 12-1 en Espagne, partie qui s’est jouée en 1983 et qui a permis à la sélection de Miguel Muñoz de participer à l’Euro de 1984, ont accusé les joueurs espagnols qui se sont produits ce jour-là d’être dopés et aussi d’avoir été eux-mêmes drogués à la mi-temps avec des citrons. Ces accusations ont été portées dans une émission intitulée « Fiebre Maldini » sur la chaîne Movistar+ par le sélectionneur maltais de l’époque, Scerri, et d’ex-joueurs maltais, Bussutil, Fabri y Demanuele.
Leurs mésaventures commencèrent avant le match. Arrivés avec un jour de retard, ils ne purent s’entraîner à l’heure du match (22 heures) faute de lumière sur le terrain d’entraînement alloué. Ils étaient logés dans un très mauvais hôtel qui n’avait pas de restaurant, si bien que pour déjeuner il fallait prendre une tenue de ville pour ne pas être reconnus et insultés par des supporters espagnols. « Ils nous empêchaient de dormir avec le vacarme qu’ils faisaient. »
Demanuele, l’auteur du seul but maltais, affirme que pour son frère qui est culturiste ce qui s’est passé est dû à la prise de stéroïdes. L’énergie dont firent preuve les espagnols étaient au-dessus de la normale. Pendant la partie ils crachaient un liquide acide. C'est un des effets de la prise de stéroïdes. Et même certains joueurs avaient de la mousse blanche dans la bouche !
Scerri, le sélectionneur de l’époque, raconte aussi qu’à la mi-temps, un petit homme vêtu de blanc pénétra dans leur vestiaire, proposant aux joueurs un plateau de citrons coupés en deux. Le citron à la mi-temps est un rite auquel sacrifièrent les joueurs maltais. Demanuelle, encore, affirme qu’après avoir sucé ce citron il s’est senti comme saoûl, comme après une nuit de fiesta.
De plus les protagonistes du reportage mettent aussi en cause l’arbitre de la partie. « Il fut très, très mauvais, le pire que j’ai vu dans ma vie. L’Espagne avait besoin d’une aide. A nous, il ne tolérait rien, aux divas, qu’étaient les espagnols, il permettait tout. » raconte Fabri.
Pour démentir ces accusations, l’émission a sollicité José Antonio Camacho, le capitaine de la sélection espagnole ce jour-là. Pour lui ces déclarations sont insensées et totalement injustifiées.
« Ils sont de mèche entre eux pour dire ça. Qu’entre dans le vestiaire un petit homme en blanc qui offre des citrons... Con, mais t’en prend pas. » ("Coño, pues no los cojáis.") Il estime qu’il y avait une énorme différence de niveau sportif. Il rappelle qu’ils ont subi des contrôles qui n’ont rien révélé d’anormal. Et l’ex joueur du Real conclut méchamment (et imprudemment puisqu’il est de la même génération) qu’arrivé à un certain âge on devient gâteux et c’est ce qui est arrivé à ces maltais.
Cette partie a eu lieu le 21 décembre 1983 au stade Villamarín. L’Espagne, en cas de victoire se retrouvait à égalité de points avec les Pays-Bas, mais avait besoin de gagner par 11 buts d’écart pour dépasser leur challenger à la différence de buts et gagner leur billet pour l’Euro 84. Avec Miguel Muñoz, comme entraîneur, Santillana (4) et Poli Rincón (4) comme principaux buteurs, l’équipe espagnole a atteint cet objectif et s’est qualifiée pour le tournoi. Elle ira jusqu’en finale où elle fut battue par la France de Michel Hidalgo, par deux à zéro (buts de Platini et de Bellone).
D'après :
Malta acusa a España de drogarlos en el descanso del 12-1
Acusan a España de dopaje en el 12-1 a Malta
NB Le dopage au football n'est pas un mythe, en témoigne le hold-up de l'Allemagne de l'Ouest à la coupe du monde 1954 !
commenter cet article …